Paris : Vers un Code de la Rue

Avant les élections municipales du mois de juin qui ont abouti à sa réélection, Anne Hidalgo, l’actuelle maire de Paris, a présenté un projet visant à améliorer la protection et la sécurité des usagers de la rue les plus vulnérables, c’est-à-dire les cyclistes et les piétons. Cette nouvelle vision du centre-ville inclurait donc un code de la rue. L’objectif de cette mesure est de permettre que l’espace public soit partagé par tous en toute sécurité.

Les aménagements prévus par le Code de la Rue

Alors que le Code de la Route s’adresse davantage aux véhicules à moteur qu’aux cyclistes et aux piétons, le Code de la Rue envisagé pour la ville de Paris s’inspire de celui né en Belgique en 2004. Cette notion a d’ailleurs été instaurée en France par le décret du 30 juillet 2008. Son but est que les usagers de la rue cohabitent de façon plus sereine en ville, en tenant compte notamment de la vulnérabilité plus importante des piétons et des cyclistes.

Les zones piétonnes

Comme la marche arrive en tête des modes de déplacement dans la capitale avec 60% de piétons, Anne Hidalgo souhaite « repenser chaque rue de Paris à l'échelle des piétons ». Dans les faits, tous les arrondissements posséderaient donc des quartiers entièrement piétons. Il en serait de même pour les grandes places de la ville qui seraient réaménagées dans le but d’augmenter de 50% l’espace piéton. Enfin, tous les quartiers parisiens seraient dotés d’une rue des enfants comportant, outre un accès entièrement piéton, des aires de jeux pour enfants.

L’aménagement de pistes cyclables

Un budget évalué à 350 millions d’euros pour la période 2020-2026, devrait permettre que, à partir de 2024, l’intégralité des rues parisiennes soient cyclables. Les pistes déjà existantes se verraient donc rallongées de 400 kilomètres. Un aménagement sécurisé est prévu sur les grands axes. Chaque arrondissement comprendrait également une vélorue, c’est-à-dire voie de circulation dans laquelle les voitures ne pourraient pas doubler les vélos. Enfin, les zones 30 devraient toutes passer en double sens. S’ajoute à ces mesures la création de 100 000 nouvelles places de stationnement réservées aux vélos.

La modification de l’aménagement urbain

Pour une sécurité routière accrue, la création de traversées en diagonales, de trottoirs traversants et de plateaux piétonniers est également prévue. De même, l’orientation des piétons devraient être améliorée grâce à la mise en place de nouveaux panneaux de signalisation. En ce qui concerne les personnes en situation de handicap, elles devraient bénéficier de fils d’Ariane, de traversées tactiles ainsi que de bandes de guidage qui leur offriraient davantage de sécurité dans leurs déplacements. Enfin, la création de tunnels favorables aux piétons et aux cyclistes est aussi prévue.

Les trois objectifs du Code de la Rue

Mieux partager la voie publique

Tous les utilisateurs de l’espace routier pourraient ainsi le partager dans de meilleures conditions. Les trottoirs seraient alors rendus aux piétons et un comportement courtois permettrait aux usagers de la route de cohabiter dans les rues avec plus de sérénité mais aussi plus de sécurité.

Mieux protéger les usagers vulnérables

Afin de réduire les infractions routières qui causent de nombreux accidents mortels, la vitesse des véhiculent circulant dans Paris serait davantage contrôlée. Toujours dans ce même objectif, la police municipale aurait en charge la surveillance du respect de la priorité due aux passages piétons, des règles de stationnement en vigueur ainsi que des niveaux d’émissions sonores des véhicules à moteur. Un renforcement de la vidéoverbalisation dans les zones cyclables et piétonnes est aussi prévu. Enfin, un permis piéton enseigné à l’école permettrait aux plus jeunes d’apprendre comment les piétons doivent circuler en ville et quels sont leurs droits.

Un mode de transport écologique

Toutes les grandes villes cherchent à améliorer la qualité de vie de leurs habitants et à diminuer la pollution créée par la circulation. Pour ce faire, il est indispensable de réduire la circulation des véhicules thermiques ainsi que les cycles motorisés et de développer des alternatives de transports. Ainsi, il faut favoriser l’utilisation des transports en commun tels que le bus, le métro ou bien le tramway. Mais, en la matière, deux solutions s’imposent comme idéales d’un point de vue écologique : la marche et le vélo. De plus, ces modes de transports se révèlent très économiques mais aussi bénéfiques pour la santé, procurant une activité physique quotidienne aussi bonne pour le corps que pour l’esprit.



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